Les médicaments de la rue sont porteurs d’énormes risques. Parmi les plus importants, on peut citer, le fait que ces médicaments soient de qualité inférieure et contrefaits, c’est-à-dire qu’on a affaire à des produits dont la composition et les principes actifs ne répondent pas aux normes scientifiques de fabri- cation. C’est ce qui explique que les consommateurs s’exposent à des médicaments dont l’effet sur le patient n’est pas celui recherché , à savoir, des médicaments qui ne soignent pas le mal du patient. Ces médicaments peuvent aussi ne pas contenir le principe ac- tif attendu en ce sens que le médicament conseillé par le vendeur peut ne pas être ce- lui qui est indiqué pour guérir
le mal. En outre, « ces pharmaciens ambulants ‘‘détiennent par devers eux, des médicaments périmés ou détériorés à cause des conditions de conservation inadéquates. Les médicaments de la rue atterrissent dans les main des petits vendeurs par l’intermédiaire d’un réseau de profanes en médicaments dont le seul souci est d’amasser de l’argent en écoulant n’importe quels produits de soin, au péril de la santé des populations. Ces médicaments ont essentiellement comme pays d’origines le Nigeria, le Ghana, l’Inde, la Chine…En plus, certains dons de médicaments en provenance des pays occidentaux font l’objet de commercialisation dans le circuit des médicaments de la rue. Alors, on est tenté de se poser la question de savoir si ces réseaux de commerçants véreux et organisés n’évoluent-ils pas sur un terrain qui leur est favorable ?
On attribue les raisons de la commercialisation illicite des médicaments dans les pays en voix de développement à deux niveaux. Le premier niveau s’adresse à la fois
aux autorités de la sécurité et de la santé lorsqu’on évoque le contrôle insuffisant des douaniers au niveau des frontières, le manque de volonté politique à réagir face aux problèmes sur le long terme et le fait que l’application de la réglementation pharmaceutique soit moins stricte. Le deuxième niveau va à l’endroit des petits vendeurs et des consommateurs. Les facteurs fondamentaux sont, la pauvreté, le chômage, l’ignorance et l’analphabétisme. Le fait aussi que ces vendeurs soient plus proches, plus à l’écoute et usant de stratégies pour gagner la confiance des acheteurs constitue un autre facteur non négligeable. La question de pauvreté fait que le patient qui préfère acheter à l’unité chez les vendeurs de la rue alors qu’en fin de compte le prix sera le même qu’au niveau du dépôt pharmaceutique. Les conséquences des médicaments de la rue sur la santé des consommateurs peuvent se résumer en trois points essentiels. Le premier point est l’échec thérapeutique que nous avons évoqué un peu plus haut. Le deuxième point concerne l’apparition d’une résistance en ce sens que le médicament régulièrement consommé n’a plus d’effet sur l’organisme du consommateur. Le dernier point qui se révèle le plus important, est que ces mé- dicaments occasionnent la mort du malade sans aucune forme de procès.