SALBRE
Les jeunes ont la fibre expressive. Ils en feraient pleuvoir des histoire, timides ou exubérantes. Les jeunes ont l’œil aguerri, le cœur frénétique et l’âme égarée. Ils ont besoin d’espace, besoin d’air, besoin de sauver impérativement la planète.
Les jeunes ont le gant retors et conquérant, avide de coups spectaculaires et d’uppercuts dans la morale, sous les feux d’une foule reconnaissante. Les jeunes sont des voyageurs, des explorateurs et entament des expériences sans répit. Tantôt exaspérants, tantôt géniaux, ils sont tout bêtement humains.
Les jeunes sont émotifs. Ils pleurent et rient en parades, taquinent le monde raide, trop fade, et veulent tellement lui ressembler. S’ils veulent la lune, c’est pour s’y mesurer, pour y faire la révolution. Les jeunes ont la fibre expressive. Même maladroits, ils sont doués pour ça. Les jeunes sont pleins d’atouts et de cartes magiques mais trop de vanne, trop de barrières contiennent leur vitalité exacerbée.
Rompre pour construire, voilà leur beau défi. Les jeunes qui ne se réalisent pas au travers de ce paradoxe et qui continuent d’être compressés et surveiller finissent par devenir inquiétant. Il faut cesser d’en découdre avec la jeunesse ou de l’appâter dans le chantier lisse des tournois de maracana. Ce penchant-là est non seulement le plus répandu, mais il se plante et se trompe d’évidence.
De ne leur pas laisser un rôle par l’édifice d’une contribution hère, c’est un peu faire acte d’amnésie, c’est porter jalousement le deuil de ses intentions premières.
Voilà pourquoi les jeunes ont besoin d’espaces libre pour que la plume conte, divague, griffe ou démonte. Il leur faut des lieux décalés, des creusets, des feuillets au travers desquels ils charpentent les fondements de leur personnalité et du potentiel collectif humain.
L’avenir possible appartenant à la culture, à l’éducation, à la connaissance et à la maîtrise de moyens d’expression, l’œil des jeunes mise sur l’expression et la prise de parole des jeunes. Depuis 6 ans, le journal confie aux jeunes ses tribunes afin qu’ils envahissent, critiques et construisent.
Les résultats sont étonnant, beaux et sobres. Six années, c’est beaucoup et c’est peu, si l’on compare avec les problèmes qui pèsent sur les jeunes. Six loupiotes de fortunes diverses pour tresser cette fibre expressive. C’est un défi et hors pair dans le domaine de l’éducation.
Chaque exemplaire de l’œil des jeunes que vous tiendrez est une façon pour nous de rendre hommage aux jeunes. C’est une façon pour nous d’aider le jeune à se construire et à participer à la construction d’ensemble.
