Le téléphone portable a bouleversé ma vie - L'Œil des jeunes

C ’était un mercredi soir, je m’en souviens très bien. Je venais juste de fêter mes 16 ans d’anniversaire et on m’a offert un téléphone portable à l’occasion. Et de toute façon je ne pourrais jamais oublier ! C ’était en Septembre 2003 ; je marchais dans la rue en partance pour l’entrainement En cours de chemin, il y a un mec (plus âgé que moi) qui m’aborde. Il me demande mon numéro de portable… Franchement je me rends compte avec le recul que je n’aurais jamais dû lui en donner. Mais je lui en ai donnée Bin oui, je n’ai même pas songé à lui donner un feux numéro, non, je lui ai réellement donné mon numéro. Mais je me disais que de toute façon il ne m’appellerait jamais Et pourtant ! Le vendredi, alors que je suis à l’école et à l’heure de la récréation du matin, j’entends mon portable sonner et je décroche :
Allo! C’est qui?
-C’est Elie ; tu te souviens de moi?
-Oui oui !
-Ça te dit qu’on se voit cet après-midi ?- mais juste pour boire un verte, t’inquiète !
-Bah oui pourquoi pas ! Je finis les cours à 15h. après quoi je vais chez ma grand-mère et de retour je passe chez toi à 16h (et là je me suis dite que de toute façon il habite à côté de chez ma grand-mère et puis… après tout., aller boire une gorgee ça n engage a rien puisque ce mec ne m’attire même pas !).
La journée passe ; je finis les cours à 15h. Je vais chez ma grand-mère puis je continus voir le mec chez lui. En fait je n’étais pas impressionnée parce qu’il habite en plein milieu du quartier et dans un célibat. Pour cela je me suis dite que je n’ai aucune raison d’avoir peur, ce qui m’a encouragé à aller chez lui.
Arrivée chez lui. On commence à discuter bien sympathiquement. Entre temps, il roule un joint et il me demande si j’en ai déjà fumé, question à laquelle je réponds par la négative. Dans ce cas je ne te ferai pas fumer, me dit-il. réaction que je trouve déjà très positive.
On continue alors la discussion, puis soudainement il se lève pour commencer à m’embrasser. Sur ce. je l’arrête et je lui dis que je ne suis pas intéressée et que d’ailleurs je vais m’en aller si jamais il recommence. Bon. c’est bon. dit-il. Puis il s’excuse et nous reprenons la discussion… A un moment donné, il commence à changer carrément d’attitude : Il commence à s’allonger sur moi ; j’essaie de le repousser mais il résiste avec force.
C’est là qu’il me dit que je ne suis plus une gamine, et que d’ailleurs je devais me douter que je ne viendrais pas chez lui pour rien. Saisie par la peur, je commence à trembler et toute impuissante, je me laisse alors embrasser (je ne sais pas pourquoi je ne pars pas mais je n’y arrive pas). Il m’embrasse encore et encore, puis il me couche sur le lit. Je me rends compte qu’il veut coucher avec moi. chose que je ne veux pas du tout et je me mets alors à lui répéter sans cesse : « NOM JE NE VEUX PAS ! » mais en vain.
Tout en continuant dans son élan, il me dit de ne pas m’en faire, que « ÇA VA ETRE BIEN ». Mais je continue de lui dire non tout en tremblant de peur et comme il était insensible à mes cris, je me suis dite que si j’essaie de lui résister pour partir, il va peut-être devenir plus violent et me retenir comme une bête. Je me suis alors dite qu’il va valoir mieux que je me résigne et que je cède, et que ça va vite finir, tout en continuant à dire non. Il commence alors à me déshabiller et je suis incapable de bouger. En ce moment il ne me tient pas de force mais je suis pétrifiée. Il finit de me déshabiller puis il met un préservatif (quand même) et puis, ça y est, il commence à me pénétrer. Il souffle fort dans mon cou, puis il gémit un peu, un son que je n’aime pas du tout… Ça dure deux (2) minutes à peu près mais ça m’a paru plus d’une heure ; puis il s’arrête, et il est encore à l’intérieur de moi. Il me dit que le préservatif a craqué, et je le pousse en dehors puis il va dans les toilettes. Après que je me sois rhabillée, il revient, voulant cette fois-ci que je le suce mais là je m’oppose très sérieusement et je pars aussitôt.
J’aurais dû partir depuis le début C’est de ma faute si cela m’est arrivé, mais est-ce qu’il avait le droit de me faire ça, tout simplement parce que j’avais été insouciante ?
Est-ce parce que je ne me suis pas débattue que ce n’est pas un viol ?
Voilà, je ne sais pas ce que les gens en pensent, mais je voudrais qu’ils comprennent que ce n’est pas une chose que je vais oublier. Je voudrais qu’ils comprennent que même si je venais à porter plainte, ma plainte va se retourner contre moi parce que c’est moi qui suis allée chez lui de mon plein gré.
Mais ce n’est pas qu’une sale histoire qui s’est mal passée ! Non, c’est bien plus que ça. Je ne peux pas porter plainte car prouver que c’est un viol serait presque impossible. Alors je suis tombée dans une dépression, mais je m’en suis tirée assez tôt heureusement.
Je ne broyais que du noir. Je ne parlais que de cette histoire à mon copain qui en avait marre par la suite. Il connaît toute ma vie de A à Z. Après ce viol je pensais que je n’avais plus le droit de dire non puisque j’ai répété 1000 fois «NON » à mon violeur qui ne m’a pas écouté.
C’est 11 mois plus tard que j’ai rencontré mon copain actuel et avec lui ça a été tout de suite bien. Ça fait maintenant 19 mois que nous sommes ensemble et je sais que c’est l’homme de ma vie. Il me remonte progressivement le moral. Je ne suis pas seule, mais ma famille n’est pas au courant de cette histoire. Je continue de la leur cacher jusqu’à présent Je repense souvent à cette histoire, mais en fin de compte j’ai trouvé une technique pour m’évacuer la tête : dès que j’y pense, j’écris dans un journal intime.
Alors, les filles et même les garçons, même quand vous voyez la vie toute obscure, eh bien, il y a un moment où vous devez la quitter : Il y a le bonheur qui se trouve juste à côté et il ne faut juste pas le laisser filer. Il faut l’attraper et y mettre aussi du sien car sans envie, on n’arrive à rien.
Le téléphone est une bonne chose, mais sachons l’utiliser.

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