Droit et devoirs entre copain et copine - L'Œil des jeunes

Au Burkina Faso, le concubinage n’est pas un fait rare. Plus de 60/100 des couples passent par cette situation avant l’officialisation de leur vie commune. Le concubinage est la période durant laquelle un homme et une femme vivent ensemble sous le même toit avant le mariage.

Quels peuvent être les droits et les devoirs des différents partenaires pendant cette période ?
Une fois que l’on décide de vivre ensemble avant l’acte officiel du mariage, on confère un certain nombre de droits et de devoirs à son partenaire. Naturellement, la femme se fera appeler par le nom de son concubin. Ils seront appelés «le couple un tel» par la société. Ainsi, l’homme s’engage à satisfaire les besoins conjugaux, financiers, sanitaires et sociaux de sa conjointe.
En d’autres termes, il doit user de toute son expertise pour rendre sa femme heureuse sur tous les aspects d’une vie de couple. Il s’engage donc à remplir son devoir conjugal avec une parfaite dextérité. Du coup, il assumera nécessairement la prise en charge de sa conjointe en veillant à ce qu’elle ne manque de rien pour son bien être (nourriture, santé, habillement….). Le plus important est qu’il doit respecter sa conjointe ; pour cela, il doit proscrire un certain nombre de comportements malsains comme amener des copines au domicile conjugal, proférer des injures à l’endroit de sa conjointe ou même la battre. Il doit aussi et surtout veiller à remplir ses obligations sociales vis-à-vis de sa « belle famille », etc.
Quant à la femme, elle doit à son tour satisfaire son mari en jouant pleinement son rôle de femme au foyer.
Pour ce faire, elle s’engage à être la maitresse de maison en veillant à embellir, ordonner, nettoyer et rendre agréable le domicile conjugal. Elle doit quotidiennement assurer la cuisine et satisfaire son conjoint sur les aspects conjugaux. Elle ne doit en aucune circonstance manquer de respect à son conjoint surtout en présence d’une tierce personne.
Elle doit rendre régulièrement visite à sa belle famille et parfois leur offrir de modestes présents symboliques en vue de renforcer son intégration dans la belle famille.
Nous avons fait un micro trottoir au cours duquel nous nous sommes entretenus avec des hommes et femmes qui vivent avec un /une conjoint (e) et n’ont pas encore officialisé leur union. Voici quelques témoignages que nous avons recueillis:
Je suis Donald, je vis avec une femme depuis un an et cela est arrivé quand j’ai constaté qu’elle était enceinte de moi. A partir de cet instant, je me suis senti obligé de l’accueillir chez moi étant donné qu’elle ne pouvait aller vivre quelque part d ’autre.
Depuis que je l’ai accueilli chez moi, je me suis donné le devoir et la responsabilité de la nourrir, de prendre soin d’elle et de lui donner de l’argent de poche, et ce d’autant plus qu’elle est une élève. Il m’est même souvent arrivé de laver ses habits et même de préparer.
Elle, en retour doit me respecter et surtout respecter mes parents. Je me souviens qu’on a une fois eu une violente dispute suite au fait qu’elle a manqué de respect à ma mère. Cette situation m’a beaucoup choqué et j’ai même failli la renvoyer à cause de cela. Pour moi le respect envers ma famille est très capital et cela va même déterminer ma décision de rester avec elle.
‘‘Moi c’est Lisa; je vis avec mon homme depuis huit ans et nous avons trois enfants à ce jour. J’ai fait la connaissance de mon homme en 2004 quand j’étais dans un centre d’apprentissage de couture à Banfora. Au début, je me posais un certain nombre de question quant à son acceptation par ma famille étant donné que nous ne sommes pas du même bord religieux. Et comme l’amour était si fort entre nous, nous avons décidé de faire un enfant pour faciliter les choses. En Septembre 2004, j’ai aménagé chez lui avec une grossesse de trois mois et depuis ce temps nous vivons ensemble. Je pense que je me sens chez moi et je dois remplir mes devoirs d’épouse envers mon mari. Je fais la cuisine, (depuis que j’ai aménagé chez lui il n’a jamais préparé), je veille à l’éducation de mes enfants, et comme ma belle famille n’est pas à Ouaga, je les appelle régulièrement pour avoir de leurs nouvelles. S’il y’a un décès dans la famille de mon conjoint, je me déplace pour aller les assister. De même, si l’on reçoit un étranger du coté de sa famille, je me vois obligée de bien m’occuper de lui de peur de perdre mon crédit vis-à-vis de ma belle famille, toute chose dangereuse pour une femme».
Aux dires de ces jeunes qui vivent ensemble, il y’a un certain nombre de règles qui régissent la vie à deux. Ces règles consistent essentiellement pour chaque partenaire à respecter ses obligations vis-à-vis de l’autre pour une bonne harmonie dans le foyer. Et si ces principes ne sont pas respectés, la vie à deux sera presqu’impossible et les deux partenaires passeront tout leur temps à s’accuser.

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