La gestion des Mairies aux conseillers : La critique et l’interpellation aux jeunes - L'Œil des jeunes

Il y’a de cela sept (07) mois, jour pour jour que notre très chère patrie le Burkina-Faso amorçait un tournant décisif dans son processus démocratique : la communalisation intégrale. Attitude qui ne traduisait rien d’autre que la volonté réelle du gouvernement de transférer des pouvoirs, compétences et ressources aux collectivités territoriales.

La gestion des Mairies aux conseillers : La critique et l’interpellation aux jeunes

Certains esprits attentistes trouveront qu’il est peut-être trop tôt pour jauger les réalisations, tirer des conséquences et faire un bilan. Cependant ne dit-on pas souvent que vaut mieux tôt que tard ?
Si nos conseillers sont véritablement épris du développement de leurs communes des actes concrets, ne serait-ce qu’au stade pilote seraient très visibles sur le terrain.
Ainsi, nul n’a besoin d’être dans le secret des dieux pour se rendre compte que tout demeure statique. Aucun signe d’amélioration ne se profile à l’horizon.
C’est un sentiment d’exaspération, doublé de légitime révolte que vous et nous faisons le constat amer. La jeunesse est abandonnée à elle-même. La question de l’emploi demeure une hantise permanente, celle de la santé cauchemardesque, enfin l’insalubrité et l’insécurité sont plus que jamais inquiétantes.
De surcroît, certains responsables communaux oublient très vite ou feignent d’oublier les raisons pour lesquelles ils ont été élus. Ils ne savent pas dépasser leurs intérêts individuels afin d’être plus regardant sur les intérêts de la collectivité. Ces derniers sont plutôt obnubilés par la boulimie de l’abondance. Le bilan aussi partiel soit-il est triste. Le constat général est que tout va de mal en pis.
Dès lors que deviennent les promesses mirobolantes et intenables scandées en grandes pompes durant les campagnes électorales. Qui accuser ? Le destin ? Assurément pas.
Après une brève autopsie de la situation, le diagnostic qui en résulte est le suivant : notre in activisme est la cause principale de tous nos malheurs.
Ne refusons pas de devenir protagonistes de notre propre histoire en choisissant de démissionner vis-à-vis de nos responsabilités. D’ores et déjà saisissons l’opportunité et érigeons nous en maîtres de notre destin.
L’heure n’est plus aux débats stériles, aux polémiques volcaniques. La jeunesse doit exercer son esprit critique, faire preuve de disponibilité et de détermination dans le cadre du développement de la commune.
Si elle prend réellement conscience de son poids, de son rôle et de sa mission elle sera et demeurera un maillon incontournable dans le processus du développement.
De prime abord, la lourdeur et la noblesse des tâches commandent un choix raisonné de notre part. Il faut des hommes pétris de talent de décision, de mobilisation, de communication et de négociation.
Libérons nous du carcan de la passiveté et de son cortège avilissant que sont les maquis, bar dancings, vidéo-club…
Mettons fin aux grandes gueules autour du thé qui sont de nature à jeter le discrédit sur notre personnalité voire à nous assimiler à des individus surexcités, agissant sous l’impulsion des stupéfiants.
Ainsi, des moyens de pressions légalement reconnus sont à notre portée. Il s’agit premièrement des lettres ouvertes ou correspondances à destination du conseil municipal via les conseillers sectoriels qui sont censés être des intermédiaires entre la municipalité et la population.
A travers ces dites lettres ouvertes, nous étalerons le barbecue de nos critiques et nos cris de cœur d’une part, d’autre part, nous avons également le droit de manifester notre mécontentement et notre désapprobation en organisant des marches pacifiques, pancardes à l’affiche, suivies de remise de doléance à qui de droit (le conseiller municipal par ex). Cela bien entendu dans les règles de l’art c’est-à-dire conformément aux dispositions légales prévues a cet effet.
Dès lors, nous jeunes, décideurs de demain, nous avons une mission, nous devons assumer notre part de responsabilité dans la gestion de nos communes. Comme l’a si bien souligné mon confrère Hamado SALBRE dans son éditorial n° 45 d’octobre 2004, nos mandataires sont inéluctablement voués à l’échec si nous nous renonçons à toute évaluation, à toute interpellation, à toute participation. Si nous vouions rendre aux mandataires politiques leur dignité et leur pouvoir, c’est ne pas les laisser seuls face aux défis. A ceux que nous avons délégué aux commandes de la municipalité appartient la gestion certes, à nous, les citoyens appartiennent la critique et l’interpellation. Telle est la mission qui nous est assignée si nous voulons véritablement assumer notre rôle d’acteurs ou d’actrices du développement de notre collectivité.
Par ailleurs, le premier réflexe de dirigeant peu soucieux de l’intérêt général est de museler l’information, il est imperméable au dialogue et la critique est sa bête noire.
Ne nous faisons pas d’illusion, ces derniers ne sont pas prêts à lâcher pied tant que nous resterons là les bras croisés. La politique du secret et de l’obscurantisme qu’entretiennent certains dirigeants ne fait que consolider le divorce net entre les gouvernant et les gouvernés.
Pendant combien de temps donnerons nous du temps au temps ? Il est grand temps de remplacer la dictature de la minorité par celle de la majorité car le pouvoir émane du peuple. Nos élus locaux ne doivent guère ignorer que le mandat politique dont ils sont chargés implique pour eux l’obligation de rendre compte périodiquement aux populations qui les ont élus.
Ce faisant, ils aideront les jeunes à les aider à gérer ensemble les affaires de la communauté. Ne dit-on pas souvent que les hommes sont comme deux mains sales, l’une ne se lave que par l’autre. Alors la jeunesse et le conseil municipal en sont de même.
Jeunes du Burkina-Faso, allumons une bougie au lieu de nous contenter de maudire les ténèbres. Il y’a un temps pour subir, un autre pour agir, voire même rugir…. Toute fois, la jeunesse, en tant qu’êtres avertis, conscients, et éclairés doit savoir que dans les relations humaines, l’aspect conflictuel ne doit pas prendre le pas sur celui consensuel. La concertation et le compromis sont des vertus sociales, des règles d’or devant nous inspirer quotidiennement.
Une jeunesse consciente, soucieuse de son devenir et de celui de sa collectivité doit rompre définitivement avec les marches improvisées, puis manifester en grandes pompes sur les artères de la capitale dont le seul but n’est pas de se faire entendre, mais plutôt inciter à des troubles à l’ordre public. Le chaos est subséquent au vandalisme. Revendiquons dans le calme et dans la discipline car l’avenir d’un pays est inscrit dans sa jeunesse.
« Dis moi qu’elle jeunesse tu-as, je te dirai quel peuple tu seras » disait Abdoulaye WADE.

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