Jeunesse et civisme - L'Œil des jeunes

Notre pays, notre héritage est déjà en piteux état. Immergé dans les profondeurs du sous-développement, plongé dans l’obscurité autant par la rareté de l’électricité et le faible taux d’alphabétisation. Salis par les ordures et la corruption. Affamé et endetté ! Quoi de plus normal que nous nous révoltions, que nous doutions du système, que nous nous inquiétions pour notre héritage, nous qui auriont en charge la gestion de ce pays demain. C’est de notre droit et même notre devoir de réclamer que sa gestion soit juste. Qu’on nous rende compte.
Cependant, ces revendications légitimes, mal gérées ne sont en aucun cas à notre honneur ni à notre avantage. Lorsque nous cassons des feux pour manifester notre mécontentement parce qu’un responsable aurait commis une faute, nous nous faisons plus de mal que nous lui en faisons. Lorsque nous lynchons un voleur, que nous appliquons la vindicte populaire sur des personnes accusées de délits ou de crimes, nous devons nous poser ces questions : est-ce juste ? A qui la faute ? Nous en prenons nous à la bonne personne ? est-ce la bonne manière de faire justice ? Ce voleur n’est-il pas quelque part lui aussi une victime ? En déversant notre colère sur lui, résolvons nous nos problèmes ?
N’augmentons nous pas au contraire la violence ? Si un voleur sait que si désormais il se fait prendre il sera sujet à la justice de la rue, alors n’a-t-il pas intérêt à user de tous les moyens pour que cela n’arrive pas, quitte à tuer ?
Et puis nous jeunes en étant pas justes aujourd’hui, le seront nous demain ? A qui pourrons-nous demander des comptes ? Comment inculquer à nos enfants ces valeurs de justice et de civisme si nous même nous n’y croyons pas ?
Monnayer son militantisme, se battre à une pompe d’essence parce que c’est gratuit (sans même se demander avec quel argent ce carburant a été payé pour qu’il soit gratuit), est-ce digne de nous jeunesse des hommes “jadis” intègres ? Se plaindre à longueur de journée de son chômage et ne même pas se bouger pour chercher une solution ou ne pas vouloir faire quelque chose qui pourrait être taxé de dégradant, est-ce là la jeunesse burkinabè ?
Avoir son diplôme et attendre d’être admis à un concours de la fonction publique, est-ce la donc notre seule aspiration ? Pourquoi ne pas rêver grand ? Être son propre patron ?
Entreprendre ! Retourner à la terre pour faire de l’agrobusiness ?
Se bouger un peu ! Etre dynamique, rêveur, ambitieux pour l’avenir, être tout simplement jeune et digne pour diriger ce pays demain.
L’œil des jeunes, un magazine de jeunes, écrit par des jeunes et pour des jeunes, se propose de vous offrir chaque mois, un numéro dans lequel nous parlerons de problèmes rencontrés par les jeunes. Ensemble nous chercherons des solutions, vous donnerons la parole. Mais aussi, ce journal sera l’occasion de parler de modèles, d’exemples de jeunes entrepreneurs et d’acquis d’associations et mouvements qui luttent pour nous les jeunes.

Bonne lecture à tous !

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L’œil des jeunes, créé en 1998 est une association de jeunes spécialisée dans la documentation et la diffusion des résultats des organisations de la société civile. Sa démarche vise à : (i) Participer à la promotion et à la valorisation de l’action des associations et des ONG, (ii) Partager des expériences sur la vie associative, (iii) Valoriser le potentiel des jeunes.


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